Voilà, à n’en pas douter, un événement musical d’une rare beauté. Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter sans doute l’un des plus beaux spectacles de percussions qui puissent se voir et s’entendre sur le continent africain. Les bergers royaux du Burundi sont considérés comme les meilleurs tambourinaïres au monde. Nulle part ailleurs, il ne semble possible de trouver un tel ensemble sonore, une telle énergie ainsi rassemblés. Ils arrivent sur scène, par la salle avec leurs tambours sur la tête et leurs baguettes à la main, drapés dans de longues robes qui marient le blanc pur et le rouge sang. Ils commencent à jouer en martelant la scène. Les voix, entre souffle et cri accompagnent la danse autour du tambour central qui symbolise le pouvoir. Véritables acrobates, les artistes bondissent et virevoltent. Leurs clameurs ponctuent cette sorte de symphonie de la mémoire, dont les rythmes s’articulent avec une précision inouïe. Et l’on s’abandonne à l’appel de la transe joyeuse qu’adressent au monde ces fascinants messagers, à l’éblouissement rythmique qu’ils nous offrent avec l’exubérance naturelle, la joie et la volonté de vivre de tout un peuple. C’est en Afrique Centrale, dans la région des Grands lacs (Burundi, Rwanda, Kenya, Ouganda) que l’on trouve les percussions africaines les plus emblématiques et les plus connues internationalement. Les tambours du Burundi sont devenus les représentants de cette musique percussive et festive où le tambour a tout pouvoir. Habillés de blanc, rouge et vert - les couleurs du Burundi ont remplacé les vêtements en écorce de ficus - les musiciens (12 percussionnistes) arrivent sur scène, leurs énormes tambours au-dessus de la tête. Les tambours sont toujours disposés en arc de cercle, autour d’un tambour central (inkiranya). A gauche, les tambours (amashako) battent le rythme continu. A droite, les percussions (ibishikiso) suivent la cadence donnée par le tambour central. Le concert est une suite haute en couleur de battements étourdissants, de sauts, de danses, de rires, de mimes et d’explosions de joie. L’ensemble peut tenir de la transe, de la danse guerrière, des coutumes et même de l’humour burundais.